Comment aider le sommeil de mon enfant à l'étranger ?
Paramédicaux
Pauline Lotte, notre puéricultrice spécialisée sommeil bébés et enfants, vous donne toutes les astuces.
En quoi l’expatriation peut-elle influer le sommeil de mon enfant ?
Le sommeil du tout-petit est fragile et de nombreux facteurs sont en jeu. Comme pour tout grand changement, lors d’un départ à l’étranger, le sommeil peut être perturbé. D’un point de vue émotionnel : votre enfant ressent vos émotions, il sent que les choses sont différentes, et cela peut jouer sur un besoin de réconfort plus intense que d’habitude. D’un point de vue environnemental : tous les repères changent, l’environnement intérieur et extérieur sont différents, les stimulations qu’il reçoit (odeurs, sons, langues entendue…) sont inconnues, et cela est déroutant pour lui. Concernant le rythme, lui aussi peut être perturbé, par le nouveau mode de vie, mais aussi et surtout s’il y a un décalage horaire important, l’horloge biologique aura besoin d’un peu de temps pour se caler sur le nouveau rythme.
Autant dire qu’il existe de nombreux facteurs qui peuvent venir perturber et dérégler ponctuellement le sommeil de bébé ! Il est important de l’avoir en tête, de savoir que votre enfant aura surement besoin de plus de réassurance et d’accompagnement pour lâcher prise pendant une certaine période, que le sommeil sera moins régulier, et que les choses se remettront petit à petit à a normale avec le temps.
Comment préparer au mieux les changements ?
Avant de partir, il est important de préparer votre enfant à ce départ. Vous pourrez :
- Lui expliquer ce qu’il va se passer, même s’il est encore tout petit, il est important que les évènements et vos émotions soient verbalisé, c’est rassurant pour lui.
- S’il est plus grand et qu’il comprend bien les choses, vous pouvez lui montrer des photos, des vidéos de la nouvelle maison, de la ville, si vous en avez. Cela lui permettra d’avoir déjà aperçu ce nouvel environnement.
- Veillez à avoir avec vous, même pour les étapes du déménagement, un minimum d’objets, de doudous ou de petits jouets auquel il est habitué, afin de recréer une ambiance qu’il connait (la veilleuse ou musique habituelle, sa turbulette, les petits objets qu’il regarde souvent dans sa chambre…). Cela sera sécurisant pour lui.
- Laissez le sur son rythme habituel jusqu’au départ, vous l’aiderez à prendre le nouveau rythme après le départ !
A l’arrivée, reprenez au maximum se repères : les rituels habituels, l’aménagement d’un environnement avec des éléments connus, une routine qu’il connait avant le coucher. Cela l’aidera à être sécurisé et à se laisser aller plus facilement.
Comment recaler l’horloge biologique après le décalage horaire ?
Pendant le vol et le transit, essayez de répondre au maximum au besoins de sommeil de votre enfant : proposer lui les petits rituels habituels s’ils sont possible (chanson, petits mots doux…) et utilisez les plans B pour qu’il réussisse à dormir : bras, écharpes, poussette… Faites comme vous pouvez dans ce moment !
Dès le début du vol, commencez à prendre le plus possible nouveaux horaires pour les repas et le sommeil. Proposez des repas aux nouveaux horaires, en laissant bébé décider s’il mange ou non. Et s’il a faim entre 2, proposez des petites collations (pour les plus petits, cela passera par des tétées à la demande, ou par des petits biberons entre 2).
A votre arrivée, essayez de prévoir quelques jours au calme, afin d’aider votre enfant à se caler aux nouveaux horaires, tout en répondant au mieux à ses besoins. Sortez prendre la lumière du jour, et favoriser l’ambiance nuit dès la fin de journée. L’alimentation et lumière naturelle sont les meilleurs alliés pour aider l’horloge biologique à s’adapter. Si vous le trouvez fatigué à certains moments où il n’est pas censé dormir, laissez le faire des micro siestes, et décalez petit à petit ses heures de coucher et de lever, afin de l’aider à intégrer le nouveau rythme.
En quelques jours, votre enfant devrait commencer à prendre ses nouveaux repères, mais il peut falloir un peu de temps pour que le sommeil de nuit se cale !
Que faire si le rythme et le sommeil restent difficiles après plusieurs semaines ?
Les semaines passent et votre enfant dort toujours complètement en décalé ou de manière morcelée la nuit, il sera important de refaire un point sur son rythme. N’hésitez pas à tenir un petit agenda du sommeil pendant quelques jours pour comprendre ce qu’il se passe : se lève-t-il très tard ? Fait-il trop de siestes la journée ? Est-il épuisé au moment du coucher ? Fait-il des repas fréquents la nuit ?
Cela peut déjà vous donner des pistes et vous permettre de recaler un peu son sommeil : lui proposer des horaires de lever réguliers, des siestes qui ne dépassent pas 2h à 2h30 d’affilé, des micro siestes supplémentaires pour éviter l’excès de fatigue, réguler les apports alimentaires en journée et diminuer ceux de la nuit…
Si les difficultés persistent, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un spécialiste afin d’avoir les pistes adéquates pour aider votre bébé à retrouver un sommeil plus serein !
Pour finir
L’expatriation peut perturber le sommeil de votre enfant pour quelques temps : c’est un passage qui peut être difficile pour vous comme pour lui, mais tout à fait normal.
Essayez au maximum de lâcher prise, de suivre les besoins de votre bébé, tout en amenant les choses petit à petit. Il n’y a pas de gravité si ses horaires restent en décalé de quelques heures, surtout s’il est petit !
En baignant dans son nouvel environnement, et avec le temps, il finira par prendre le rythme du pays et s’acclimater !
Pauline Lotte, puéricultrice spécialiste du sommeil du tout-petit